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Je m’appelle Gabrielle, je suis infirmière auprès des voyageurs en clinique santé voyage et blogueuse. J’ai fait mon premier voyage à mes dix-huit ans, je les attendais pour pouvoir partir pour la première fois. J’ai fêté mon anniversaire le 22 mai, deux jours plus tard j’étais dans l’avion, au grand dam de mes parents ! Je suis partie avec une amie dans l’ouest canadien. L’année suivante, je voulais aller en Europe avec un ami de longue date, qui a finalement annulé un mois avant le départ. C’est là où j’ai dû choisir si je partais seule ou si je m’empêchais de voyager parce que je n’avais personne avec qui partir. Je n’ai pas hésité longtemps. Je pense que c’est à ce moment-là dans ma vie où j’ai décidé que je n’attendrais personne pour pouvoir partir !
L’Equateur a été un gros coup de cœur. Ayampe (Equateur), où je fais beaucoup de surf, c’est un spot super ! En Asie, si je devais en choisir qu’un seul, la Malaisie.
La Malaisie, parce que je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Je n’avais aucun préconçu. Je suis arrivée là-bas en plein Ramadan, je ne savais pas du tout comment allait se passer mon voyage pendant cette période-là. J’ai été très impressionnée par la gentillesse des gens et par l’accueil. Ce sont les gens qui m’ont le plus touchés durant ce séjour, les paysages sont très beaux mais c’est vraiment l’accueil qui m’a marqué. Également l’Inde, mais je n’y étais pas seule. Je savais ce que les gens qui y vont adorent ou détestent, je savais que c’est coloré, intense, mais j’ai quand même été surprise, dépaysée, et j’ai quand même enchaîné les chocs culturels ! Même après un mois et demi, beaucoup de choses me surprenaient encore. J’aimerais beaucoup y retourner !
Comme cela fait plusieurs années que je voyage seule, il y a moins cet aspect de « défi », de challenge, mais je me rappelle de mon premier voyage, quand je suis revenue à l’aéroport, je me suis dit « Wow, j’ai fait tout ça toute seule ? ». Quelle fierté ! Cela m’a donné confiance en moi, j’étais fière, et j’en suis encore fière, d’avoir pu me débrouiller seule à ce point ! Voyager seule permet aussi de développer de bonnes capacités d’adaptation, parce qu’on est toute seule, donc on apprend à se fier à soi-même.
Clairement cela m’a donné confiance en moi, je suis beaucoup plus confiante en mes capacités. Je pense que je peux faire (presque) tout ce que je veux !
Je pense que c’est un amalgame de toutes ces expériences. Quand je suis partie au Népal seule, il y a maintenant trois ans, j’ai fait une randonnée en solo avec un guide népalais. J’ai vraiment vu à ce moment-là toute la richesse que cela pouvait m’apporter de voyager seule. Je n’avais pas pris les gîtes populaires, j’étais immergée avec la population locale. Ce n’est pas comme un groupe de voyage organisé, où le contact avec les gens n’est pas du tout le même. Là j’ai eu de belles discussions avec les locaux, grâce au guide qui traduisait, avec des femmes, des gens marqués par le tremblement de terre de 2015…C’est vraiment le voyage qui m’a beaucoup touché, qui aurait été très différent si j’avais été accompagnée, je n’aurais pas eu ce contact privilégié avec les gens. Je pense que des locaux sont moins ouverts, ce qui est compréhensible, avec les gros groupes de voyage qu’avec les voyageurs solos.
Je trouve que ça m’apporte plus d’avoir ce contact avec la population locale, de voir comment ils vivent et se comportent, je trouve que je suis plus en immersion. Quand on est seul, on a besoin de ce contact humain, de communiquer, de créer du lien, ce dont on a beaucoup moins quand on est à deux ou plusieurs. Ce sont nos compagnons de voyage, donc on a moins besoin d’aller vers les gens.
Tout est dans la façon de voir la vie en général ! Tout peut être dangereux, si on part de certains points de vue. Je peux très bien avoir un accident sur l’autoroute en partant travailler. En voyage c’est la même chose, je peux avoir des problèmes, mais comme partout. Il y a des risques, mais si tu fais bien ça, si tu respectes certaines choses, quand c’est bien fait, c’est-à-dire quand tu t’adaptes, au niveau vestimentaire comme du comportement, je ne pense pas que ce soit dangereux. Par exemple quand je suis partie en Malaisie, il y a des règles vestimentaires à respecter, en plus c’était le Ramadan, donc c’est à nous de nous adapter. J’aime observer comment les femmes agissent, il faut s’adapter à ce qu’on voit.
Je pense qu’il faut en parler ! Il faut faire passer le message, il faut montrer que d’autres le font ! C’est ce que j’essaye de faire à travers mon blog, et c’est ce que vous essayez de faire avec votre application. Je trouve terrible quand certaines femmes me disent encore que je suis courageuse de voyager seule, qu’elles n’oseraient jamais. Mais pourquoi en fait ? Vous ne voulez pas voyager parce que vous êtes seules ? Pourquoi attendre quelqu’un ? Donc je pense qu’il faut en parler le plus possible.
Mon voyage au Panama. Je ne saurais pas expliquer ce qui s’est passé, mais ça ne fonctionnait pas ! J’ai enchaîné les problèmes et les coups de malchance, rien n’allait ! Je ratais les bus, j’ai fait une grosse réaction en me faisant piquer par une araignée, en arrivant j’ai appris que deux touristes avaient disparus et que tout le pays était en émoi, ce qui était très stressant, j’ai vu des hommes armés se battre en arrivant dans une rue…Que des mésaventures, tous les jours ! À force, cela m’a rendue nerveuse, et je n’ai pas profité du voyage. Cela n’a pas changé m’a façon de voyager mais après cela je suis partie au Costa Rica, où j’étais déjà allée plusieurs fois, et que je connais bien, parce que j’avais besoin d’un voyage qui se passe bien.
Déjà, s’adapter. Je voyage pour être dépaysée, pour découvrir de nouvelles choses et pour m’immerger dans une nouvelle culture. Pour moi, c’est l’essence même du voyage et je comprends mal ceux qui ne cherchent pas à s’accorder à leur destination lors d’un séjour à l’étranger. Du coup, deuxième conseil logique, adapter ses vêtements, n’allez pas porter un mini short parce qu’il fait 35 degrés si vous êtes dans un pays qui verrait cela comme une tenue provocante. Quand j’hésite sur ce qui est approprié de porter ou non, j’observe les femmes locales. Ensuite, la préparation. Je ne prépare pas vraiment mon itinéraire, mais je prépare beaucoup le côté culturel, je sais dans les grandes lignes ce que je veux faire et voir. Je prends le temps de lire et de m’informer, surtout que je suis infirmière de voyage, donc je suis à l’affût de ce qui se passe ailleurs. Même les avis gouvernementaux, qui peuvent être très alarmistes, donnent un petit coup d’œil sur ce qui se passe ou risque d’être compliqué dans un pays. Également, ayez l’air sûres de vous-même quand vous ne l’êtes pas ! Afficher une carte de la ville grande ouverte et un regard perdu peuvent vous donner l’air vulnérable. Quand vous vous promenez, ayez l’air de savoir où vous allez, même si ce n’est plus le cas !
Enfin, il faut s’écouter et être capable de dire non. Il m’est arrivée parfois d’avoir un programme prévu pour la journée et en me levant le matin de me dire « je ne le sens pas, je n’en ai pas envie », et donc de faire autre chose. Il faut suivre son rythme, s’écouter soi et son instinct. Il faut que ce soit agréable !
Je ne peux pas en choisir une ! Peut-être la Malaisie, car j’ai rencontré beaucoup de locales très curieuse de voir que je voyageais seule, ce qui m’a permis d’avoir beaucoup de contacts avec d’autres femmes.
Ne pas hésiter à y aller ! Si on a envie de le faire, que l’envie est là, il faut s’écouter et y aller. Il faut au moins essayer, et ne surtout pas se limiter parce qu’on est seule !
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