Alors que les murs du métro parisien se couvrent des affiches de nouvelles expositions restées patientes pendant nos confinements, que choisir? Pourquoi pas profiter de ces lieux qui mettent en avant l’art féminin et féministe !

Toute l’équipe NomadHer s’est rendue à l’exposition temporaire (du 19 Mai au 25 Juillet) au Musée du Luxembourg (Paris), Peintres Femmes (1780-1830): Naissance d’un Combat.  

DÉCOUVREZ L'EXPOSITION VIRTUELLE !

Parce que l’expérience NomadHer, c’est aussi vivre la réouverture des lieux touristiques !  On était assez enthousiastes de pouvoir retourner dans ces lieux d’arts, et une exposition spécifiquement sur les femmes artistes : qu’est-ce qui pourrait être plus dans l’esprit NomadHer ?

Contexte géographique et historique

je m’improvise prof d’histoire-géo

Avant d’entrer dans le sujet de l’exposition, laissez-moi vous situer dans Paris. Le Jardin du Luxembourg où se trouve le musée est l’un de mes endroits favoris de la capitale (et de beaucoup de parisien.ne.s également). Si vous ne connaissez pas très bien, c’est le Quartier Latin, qui réunit plusieurs écoles très connues comme La Sorbonne, Henri IV, Louis Le Grand.  Un quartier étudiant très vivant et en même temps chargé d’histoire. Vous y trouverez le Sénat, le Panthéon et juste à côté, la Cathédrale Notre-Dame. Quartier étudiant, forcément synonyme de culture : des librairies (Gibert Joseph, Shakespeare & Co…) et des musées comme celui du Luxembourg ou le Musée Cluny sur Moyen-Âge.

L’exposition présente un catalogue d’œuvres, exclusivement féminin qui recouvre la période de 1780 à 1830. Une période charnière en France puisqu’elle recouvre la Révolution, et tous les changements politiques qu’elle implique, et surtout une époque qui résultait de la philosophie des Lumières, où les concepts de Droits de l’Homme étaient en pleine floraison.

Et les femmes dans tout ça ?

Si je vous parle des bouleversements politiques c’est parce que vous n’êtes pas sans savoir que l’Art vit dans son contexte. Aussi, de tous ces bouleversements en ressortent des noms d’hommes.

Exclusivement d’hommes.

C’est d’ailleurs très bien expliqué dans le musée, on apprend que même après la fin de « l’Ancien Régime, il faut attendre la deuxième moitié du XIXe siècle pour trouver des peintres femmes aussi remarquables ».

On rentre en plein dans le sujet de l’invisibilisation des femmes dans l’Histoire. C’est-à-dire que : si l’on se base sur l’enseignement à l’école, on croit qu’il n’existe pas de peintres femmes jusqu’à l’époque contemporaine.

OR cette exposition démontre le contraire.

Honnêtement, ce n’est pas ma période préférée dans l’art pictural. D’un point de vue très subjectif ce ne sont pas les portraits de familles de la noblesse qui m’intéressent le plus (et là il y en avait beaucoup), mais je dois bien avouer que le simple fait de découvrir de nombreux noms de femmes, inconnus jusqu’alors, m’a remplie de joie.  En plus d’Elisabeth Vigée-Le-Brun qui est l’une des plus célèbres on trouve par exemple : Adélaïde Labille-Guiard, Rosalie Filleule de Besne, Marie-Geneviève Bouliard, Julie Duvidal de Montferrier, Aimée Brune-Pagès…

Vous ne les connaissez pas? Raison de plus pour creuser le sujet ! ;)

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Ce regard féminin

je m’improvise prof d’arts

Malgré mon peu de connaissance en peinture, j’ai trouvé passionnant d’étudier (à mon échelle – j’ai aucune expertise à mon actif haha), de quelle manière le regard d’unE artiste influe sur son œuvre : ce regard féminin ou female gaze.
Juste pour votre culture féministe c’est le male gaze qui a été théorisé par Laura Mulvey pour le domaine du cinéma, et qui a été repris par Iris Brey dans un essai sorti en 2020 Le Regard Féminin (il est brillant, foncez le lire). Alors je ne sais pas si c’est applicable à la peinture, mais j’aime imaginer qu’une femme peintre qui dessine un modèle féminin apporte une autre dimension à son art (comme dans Portrait de la Jeune Fille en Feu si vous avez la référence).

Naissance d’un combat

Cette place que se sont forgé les femmes dans la peinture elle est admirable puisque freinée à plus ou moins tous les niveaux (tiens ça me rappelle le 21e siècle. Trop drôle). 1780-1830 est une grande période de réformes au niveau des institutions, par exemple avec l’avènement des Académies, celles-ci étant profondément masculines et sexistes.

Finalement, l’art commençait à s’organiser et la société vivait une restructuration totale : sans les femmes !

Ce n’est donc pas pour rien que l’exposition porte ce sous-titre « Naissance d’un combat ». On peut s’appuyer sur des textes révolutionnaires comme Olympe de Gouge qui écrit Déclaration des Droits des Femmes et de la Citoyenne (1791) ou Mary Wollestonecraft de l’autre côté de la manche avec Défense des Droits des Femmes (1792) pour contrebalancer une réorganisation patriarcale de la société.

Tout ça pour dire…

…que cette exposition m’a visuellement plu, mais qu’elle m’a surtout ouvert une nouvelle perspective sur cette époque Révolutionnaire.  La visite est courte, un peu chère et point important : pas traduite en anglais ce qui est vraiment dommage !

Reste la merveilleuse idée de faire des expositions de femmes badass !

J’espère que mon retour sur cette expérience culturelle vous inspirera soit pour vous précipiter sur cette exposition : seulement jusqu’au 25 Juillet 2021 ! Soit pour globalement vous pencher sur l’Art féminin et féministe. En tout cas, de notre côté,  la prochaine destination sera sûrement l’exposition Elles font l’abstraction au Musée Pompidou (Paris) qui reste jusqu’au 23 Août.